👉 [Chronique] – Sepultura – SepulQuarta (2021) by Denis Labbé.

La pandémie a conduit de nombreux artistes à repenser leur art, à se réinventer, voire à proposer des œuvres différentes.

C’est notamment le cas de Sepultura qui nous propose cet album composé d’anciens titres et d’une reprise, enregistrés live en compagnie d’invités, chacun étant coincé chez lui. L’ensemble est étonnamment compact, novateur et propose de revisiter certains morceaux avec un réel succès.

On peut ainsi se délecter d’une version hardcore de « Territory » avec Dave Ellefson (ex-Megadeth) à la basse, d’un monstrueux « Cut-Throat » en compagnie de Scott Ian (Anthrax) visiblement ravi de cette collaboration ou d’un superbe « Ratamahatta » avec les batteurs brésiliens Joao Barone et Charles Gavin (au milieu d’un bois). L’ensemble est vraiment bien en place et permet une relecture de ces classiques.

Je dois avouer que je ne suis toujours pas un fan de la voix de Derrick Green, ce qui me permet d’apprécier d’autant plus cette magnifique version de l’instrumental « Kaiowas » avec Rafael Bittencourt d’Angra et l’apport de Devin Townsend qui illumine « Mask » aussi bien par son chant que ses lignes de guitares.

La comparaison entre son chant et celui des autres est toujours en sa dévafeur. C’est flagrant sur « Hatred Aside » où Derrick Green se fait voler la vedette par Angélica Burns (Hatefulmurder), Mayara Puertas (Torture Squad) et Fernanda Lira (Crypta).

Autant dire que la présence de Danko Jones sur « Sepulnation » éteint carrément la lumière, tant celui-ci parvient à apporter du groove à cette chanson. C’est assez pathétique, surtout que la voix de Green est trop souvent noyée sous des effets inutiles.

On touche carrément le fond sur « Fear, Pain, Chaos, Suffering » partagé avec la chanteuse Emmily Barreto. Et ne parlons pas de la reprise du « Orgasmatron » de Motörhead, avec Phil Campbell qui est affadi par ce manque de puissance vocale…

Chaque fois qu’un autre chanteur est présent, le morceau est magnifié.

Matt Heafy de Trivium illumine « Slave New World » par son énergie, tandis que « Slaves Of Pain » bénéficie de la présence de Marcello Pompeu des trasheurs de Korzus et par celle de Frédéric Leclercq, le guitariste de DragonForce qui propulse ce titre vers des sphères inexplorées par Sepultura.

D’excellents guitaristes viennent d’ailleurs placer leur technique sur cet album, comme Mark Holcomb de Periphery sur « Phantom Self » (un titre assez convenu extrait de Phantom Self), Alex Skolnick (Testament, Metal Allegiance) sur une version allongée de « Vandals Nest » (du même album) et Rob Cavestany (Death Angel) sur « Apes Of God » (de l’album Roorback).

Le mélange de titre de la période Cavalera et de la période Green n’est d’ailleurs pas en faveur de cette dernière période et le choix des morceaux n’est pas toujours judicieux.

Néanmoins, ces relectures sont intéressantes et permettent de redécouvrir le groupe.

@Denis Labbé

Denis Labbé

Chroniqueur

A propos :  Ecrivain et chroniqueur, Denis a plongé dans le metal dès l’adolescence. Il a vite compris qu’il faisait moins de bruit en écrivant qu’en chantant.

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