👉 [Chronique] – ROCK GODDESS – Hell Hath No Fury (1983) by Denis Labbé.

4.4
(59)


1 – Hold me down
2 – No more
3 – Gotta let your hair down
4 – Don’t want your love
5 – In the night
6 – The visitor are here
7 – I’ve seen it all before
8 – You’ve got fire
9 – It will never change
10 – God be with you
 
Jody Turner : guitare, chant
Julie Turner : batterie
Dee O’Malley : basse
 
Producteur – Chris Tsangarides
 
Label – A&M

Quelques mois après la sortie de son premier album, Rock Goddess retourne en studio et publie Hell Hath No Fury qui contient dix nouvelles chansons pour un total d’un peu plus de 38 minutes.

Entretemps, Tracey Lamb a quitté le groupe pour former She et a été remplacée par Dee O’Maley.

L’emprise des sœurs Turner est toujours aussi importante, comme l’omniprésence de leur père qui les manage.

Si le groupe a conservé son style direct sur certains morceaux, on peut noter que les compositions et la production sont plus léchées.

Cela est certainement dû à l’apport de Chris Tsangarides, déjà producteur notamment de Tygers Of Pan Tang, Thin Lizzy ou Anvil.

Le son est plus épais, la voix, mieux mixée et les guitares plus incisives. Si les compositions perdent un peu de fraîcheur, elles gagnent en maturité et efficacité, comme le prouve le mid-tempo « Hold Me Down » qui ouvre les hostilités avec son riff carré et son refrain simple mais à reprendre à tue-tête.

Cette entrée en matière rend « No More » un peu fade, en dépit de sa construction subtile.

Ce titre sera remplacé sur la version américaine par la reprise de Gary Glitter « I Didn’t Know I Loved You (Till I Saw You Rock and Roll) » afin de percer sur ce marché.

Il s’ensuit un pur rock’n’ roll avec « Gotta Let Your Hair Down » qui marque par ses chœurs léchés, sur lesquels on sent l’influence de Tsangarides. C’est également le cas avec l’excellent « Don’t Want Your Love », aux accents hard rock très novateurs pour le groupe.

Avec le recul, on saisit toutes les qualités d’une chanson à la construction pleine de finesse. C’est également le cas avec « In The Night » qui lorgne vers un hard FM épais. Une véritable surprise pour les fans jusqu’au solo qui, sans être très technique, emporte tout sur son passage.

« The Visitors Are Here » voit l’apport de claviers qui rendent ce titre angoissant et le conduit sur les terres d’une Pat Benatar vitaminée. Le heavy metal britannique laisse clairement la place à un hard rock américain.

La maison de disques vise clairement le marché outre-Atlantique. C’est assez flagrant aussi sur « I’ve Seen It All Before » qui s’appuie sur un riff tranchant que les chœurs adoucissent. Pour l’époque, c’est assez osé de changer ainsi de cible, et c’est ce qu’apprendra le trio à ses dépens.

Surtout que les trois derniers titres frappent forts avec le furieux « You’ve Got Fire » qui donne envie de secouer la tête et qui voit enfin Jody revenir à un chant éraillé si apprécié sur le premier album.

En dépit de son rythme lent « It Will Never Change » se révèle aussi méchant que les morceaux de l’album éponyme, avec son break inquiétant et ses guitares incisives. Un beau titre qu’il serait bon de réhabiliter. L’album se termine sur « God Be With You », un vrai brulot metal au riff tranchant comme une lame de rasoir.

En dépit de l’obligation pour Julie de suivre ses cours au lycée, le groupe s’embarque pour une tournée en support de Def Leppard qui passera par la France et où le trio surprendra par sa fureur, son efficacité et sa fraîcheur. (Je le sais, j’ai assisté à l’un de ces concerts).

Malgré cela, et en dépit d’une tournée américaine annoncée, Dee O’Malley, enceinte, quitte le groupe et doit être remplacée par Julia Longman, alors que Becky Axten est recrutée aux claviers.

Un single sort début 1984 : « I Didn’t Know I Loved You (Till I Saw You Rock And Roll)” / “Hell Hath No Fury », mais le succès ne vient pas et le troisième album, enregistré en 1985, ne sortira qu’en France en 1987 sur un petit label

@ Denis Labbé




Denis Labbé
Chroniqueur
A propos :  Ecrivain et chroniqueur, Denis a plongé dans le metal dès l’adolescence. Il a vite compris qu’il faisait moins de bruit en écrivant qu’en chantant.

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