🔴 [Chronique] – Gary Moore – Live From Baloise Session (2025) par Le Doc. 🔴

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Il y a des concerts qui marquent une vie, et d’autres qui marquent l’Histoire. Celui donné par Gary Moore le 13 novembre 2008 au Baloise Session (ex-AVO Session) appartient à cette seconde catégorie.

Plus de seize ans après, cette performance est enfin disponible en formats CD, Blu-ray, vinyle et numérique, sous le sobre mais évocateur titre Live From Baloise Session.

Une archive miraculeusement préservée, et un cadeau posthume pour les fans du génial guitariste nord-irlandais, disparu brutalement en 2011.


Le décor : une salle intime, tamisée, baignée de bleu, aux allures de club de blues européen.

Le héros du soir : un Gary Moore sobre, concentré, habité. Pas de grands discours, juste la musique, à l’état brut.

Il n’a jamais eu besoin d’artifices : une Les Paul en main, un souffle de douleur ou de tendresse dans la voix, et tout s’illumine.

Ce concert le prouve, une fois encore.
La setlist est un mélange de classiques incontournables, d’hommages et de perles rares.

Dès l’ouverture avec « Oh Pretty Woman » (inspirée de l’arrangement d’Albert King), on comprend que le ton sera résolument blues, mais avec cette patine personnelle que Moore apportait à chaque note : un mélange d’intensité, de lyrisme et de douleur contenue.


On retiendra particulièrement sa version monumentale de « Still Got the Blues » où les bends pleurent littéralement. C’est plus qu’un solo : c’est une confession.

Vient ensuite « I Love You More Than You’ll Ever Know », reprise poignante d’Al Kooper popularisée par Donny Hathaway, livrée ici avec une dignité bouleversante.


Même « Don’t Believe a Word », pourtant l’un de ses anciens titres hard rock avec Thin Lizzy, trouve ici une interprétation blues lente et pesée, preuve de l’évolution artistique de Moore au fil des décennies. Sa relecture est gorgée de maturité, presque tragique, comme s’il savait que le temps lui était compté.

Derrière lui, une formation solide et fidèle :

  • Pete Rees à la basse, groovy sans jamais en faire trop,
  • Vic Martin aux claviers, discret mais toujours juste,
  • Et Brian Downey à la batterie, compagnon de longue date, qui offre une frappe souple et élégante.

L’alchimie est là, palpable, au service de la star du soir qui ne cherche jamais à briller pour elle-même, mais pour le blues.
Gary Moore – Live From Baloise Session n’est pas un live parmi d’autres.

C’est un instantané d’émotion brute, un témoignage précieux du feu sacré qui animait ce musicien rare. Il ne s’agissait pas d’un adieu, mais rétrospectivement, cela y ressemble.

Il y a dans chaque solo, chaque silence, une gravité presque prophétique.


Un disque essentiel. Non seulement pour les fans de Gary Moore, mais pour tous les amoureux de blues sincère, de guitare expressive, et de moments de grâce captés à jamais.

Il est des voix et des notes qu’on n’oublie pas. Celles de Gary Moore en font partie.


Note 18/20

Stay Tuned

@Doc Olivier


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