
Treize ans. C’est le temps qu’il aura fallu attendre pour entendre à nouveau Patrick Rondat poser ses doigts sur une œuvre solo complète.
Treize années d’un silence discographique, certes ponctué de collaborations, de concerts et de masterclasses, mais qui n’auront fait qu’amplifier l’attente.
Le 30 mai 2025, Escape from Shadows débarque enfin via Verycords, et prouve une chose essentielle : le guitar hero français n’a rien perdu de sa flamme créative.
Escape from Shadows n’est pas simplement une suite de morceaux instrumentaux destinés à flatter les amateurs de shred et d’effets pyrotechniques à la guitare. Il s’agit d’un véritable concept-album, pensé comme un voyage émotionnel et philosophique.
À travers dix titres, Rondat explore des états d’âme contrastés, des luttes intérieures, et surtout, cette volonté de transcender l’ombre — au sens propre comme au figuré.
Des titres comme « Fear and Guilt », « Invisible Wars » ou encore « Back On Track » résonnent comme autant d’étapes dans un processus de reconstruction personnelle.
Mais ce combat ne se fait pas dans la brutalité : la musique, bien que parfois nerveuse, reste profondément humaine, introspective et méditative.
Pour donner vie à ce projet, Patrick Rondat s’est entouré de musiciens d’exception.
On retrouve :
• Manu Martin aux claviers, fidèle collaborateur, dont les nappes atmosphériques et les contrepoints mélodiques enrichissent chaque titre,
• Patrice Guers (ex-Rhapsody of Fire, Patrick Rondat Band) à la basse, qui assure une profondeur rythmique remarquable,
• Dirk Bruinenberg (ex-After Forever, Elegy, Place Vendome) à la batterie, précis et inventif.
Une grande nouveauté dans la discographie de Rondat : la présence d’une voix.
Sur « Now We’re Home », c’est la chanteuse Gaëlle Buswel (figure montante du blues/rock français) qui prête son timbre à ce morceau bouleversant.
Loin d’être une simple parenthèse vocale, cette chanson s’intègre parfaitement à la narration de l’album. Elle agit comme une respiration poétique, un instant de grâce suspendu dans un océan de notes.
Autre moment fort : la reprise de « Prelude and Allegro » du compositeur autrichien Fritz Kreisler, l’un des morceaux classiques préférés de Rondat.
Ce titre, qui pourrait sembler académique, devient sous ses doigts une relecture brillante, flirtant avec le rock progressif, sans jamais trahir l’esprit de l’œuvre originale.
Ceux qui suivent Patrick Rondat depuis ses débuts retrouveront bien sûr sa virtuosité technique légendaire : sweep-picking fluide, legato ciselé, touché précis…
Mais là où Escape from Shadows se distingue, c’est dans l’équilibre constant entre démonstration et expressivité. À aucun moment la technique ne prend le pas sur le propos musical.
Chaque solo, chaque motif rythmique, chaque transition semble guidé par une intention profonde.
Un album dense, lumineux, introspectif et magistralement exécuté. Patrick Rondat signe ici son œuvre la plus personnelle et sans doute la plus émotive.
Escape from Shadows n’est pas seulement un retour : c’est une déclaration. Celle d’un artiste qui a su faire de l’ombre une source de lumière.
À ne pas manquer :
• Escape from Shadows – véritable pierre angulaire de l’album
• Now We’re Home – rencontre magique entre guitare et voix
• Prelude and Allegro – prouesse néo-classique tout en élégance
- Overture
- Fear And Guilt
- Invisible Wars
- Whispery Hopes
- Back On Track
- Escape From Shadows
- Now We’re Home
- Hold On To Your Dreams
- From Nowhere
- Prelude And Allegro
Note 18/20
Stay Tuned
@Doc Olivier