Il aura fallu attendre six ans pour voir enfin sortir sous forme d’un double vinyle ces deux concerts donnés par la version 2019 d’Alcatrazz.
A cette époque, derrière Graham Bonnet, Gary Shea s’occupe de la basse, Jimmy Waldo des claviers, Mark Benquechea de la batterie et Joe Stump passe après Yngwie Malmsteen, Steve Vai et Danny Johnson.
Comme on a pu déjà le constater sur de précédentes parutions, Joe Stump n’a pas à rougir de la comparaison avec ses aînés. La tâche se révèle pourtant assez difficile sur le premier LP qui reprend en totalité No Parole For Rock’n’roll joué à l’époque par Malmsteen et sur le second qui, étrangement, rejoue Down to Earth du Rainbow de Richie Blackmore.
Premier constat, le son est énorme, équilibré, sans aucun doute retravaillé. Il permet d’entendre chaque instrument avec netteté, comme cette basse sautillante sur « Island in the Sun » ou l’habillage des nappes de claviers sur « Kree Nakoorie ».
La voix de Graham Bonnet, bien que limitée en puissance, comme souvent, est soutenue par des chœurs omniprésents qui masquent ses lacunes.
Quant à Joe Stump, il se laisse aller à des soli fluides et calqués sur les originaux, même s’il se permet quelques digressions. Les chansons passent donc aisément l’écueil du live pour offrir un plaisir non dissimulé au fan.
Chacun y trouvera son morceau préféré, comme les classiques « Hiroshima Mon Amour », « Since You Been Gone » ou « All Night Long ». Pour ma part, redécouvrir en version concert « General Hospital », « Big Foot » ou « No Time to Lose » est plus intéressant.
Sur l’orientalisant « Big Foot », Joe Stump montre tout son talent, en alternant rythmiques lourdes et soli aérés de pur métal néoclassique. Si le premier disque est impeccable et légitime, entendre, sur le deuxième, Alcatrazz se muer en cover band de Rainbow, en sachant comment Graham Bonnet a été évincé du groupe, est pour le moins déroutant.
Ce disque est d’ailleurs moins convaincant. Bien que le groupe s’amuse, comme sur « All Night Land » où Graham Bonnet rit, son interprétation n’est pas sans reproches.
A trop vouloir faire du Ian Gillan sans en avoir le coffre, on s’en détruit les cordes vocales. En revanche, Joe Stump et Jimmy Waldo sont impeccables et la section rythmique efficace.
Sur « Love’s No Friend », l’esprit des années 1970 est même de retour, nous offrant une magnifique interprétation. Il en va de même sur le rock « No Time to Loose », un morceau, certes secondaire, mais assez rafraîchissant.
L’album se termine sur le remuant « Lost in Hollywood », une petite perle bien dans l’esprit Rainbow qui voit le guitariste japonais Nozomu Wakai (Destinia, Sigh…) apporter sa patte sur des soli.
Beau témoignage d’une époque révolue, ce double vinyle est indispensable pour tout fan d’Alcatrazz qui se respecte.
A noter que la version numérique contient un album bonus qui reprend des morceaux d’Alcatrazz, mais aussi des titres de Graham Bonnet, d’Impelliteri et de MSG.
- Too Young to Die, Too Drunk to Live
- Hiroshima Mon Amour
- Jet to Jet
- General Hospital
- Starcarr Lane
- Island in the Sun
- Kree Nakoorie
- Big Foot
- Suffer Me
- Eyes of the World
- All Night Long
- Love’s No Friend
- Danger Zone
- Makin’ Love
- Since You Been Gone
- No Time to Lose
- Lost in Hollywood (lead Nozomu Wakai)
Extras:
18 – Desert Song
19 – Night Games
20 – Rock You To The Ground
21 – Stand In Line
22 – Leviathan
23 – We Won’t Be Forgotten
24 – Tonight I Fly
25 – Long Island Tea
26 – Assault Attack
27 – Into The Night
28 – Goodnight and Goodbye
@ Denis Labbé
