

Du soleil de Cancún aux scènes internationales, Jet Jaguar s’est forgé une réputation à la force du poignet.
Représentants d’un heavy metal à la fois énergique, technique et fidèle à ses racines, les Mexicains reviennent en 2025 avec Severance, un second album coup-de-poing qui confirme tout le potentiel entrevu sur Endless Nights (2020).
Ici, pas de compromis : le groupe tranche dans le vif, livre un son plus tranchant, plus ambitieux, et affirme haut et fort sa place dans la nouvelle génération du métal traditionnel.
Le titre Severance n’a pas été choisi au hasard. Marqué par plusieurs changements de line-up, des contretemps et un accident de tournée, Jet Jaguar a dû puiser dans la résilience pour mener ce disque à bien.
Ce contexte difficile semble avoir galvanisé la formation, qui en ressort plus unie, plus agressive, et surtout plus affûtée que jamais. Sous la houlette du producteur mexicain Jorge Escobedo, le groupe livre un son massif, précis, où la mélodie cohabite avec la puissance brute.
À l’écoute, on sent la volonté d’élever le niveau : chaque riff, chaque cri, chaque frappe de batterie semble animé par la rage de s’imposer.
Musicalement, Severance puise sa force dans le heavy metal classique celui d’Iron Maiden, Judas Priest ou Helloween tout en l’adaptant à une approche plus actuelle.
Jet Jaguar ne cherche pas à copier : il modernise les codes, en injectant un grain de vitesse, une touche de groove, et une production claire qui met en valeur le travail des guitares.
Le chanteur Jaime “JJ” Stuns impressionne : sa voix, plus affirmée et expressive que jamais, oscille entre lyrisme metal et rage pure. La section rythmique, menée par Sergio “Gato” Guevara (basse) et Kevin Romero (batterie), ancre solidement les morceaux, donnant à l’ensemble une cohésion redoutable.
Dès le morceau d’ouverture « Eternal Light », le ton est donné : riff galvanisant, refrain fédérateur, et un solo flamboyant qui rappelle les grandes heures du heavy européen.
« Mach 10 » enfonce le clou avec une vitesse d’exécution digne de son nom un véritable déluge de double pédale et de guitare tranchante.
Le titre éponyme « Severance » se veut plus épique, articulé autour d’un thème central puissant et d’une montée en intensité progressive. C’est le cœur de l’album, à la fois introspectif et rageur.
Puis vient « Anthropocene », une pièce plus longue et atmosphérique, où Jet Jaguar prend le temps d’installer des ambiances plus sombres, presque progressives. Une respiration bienvenue qui prouve la maturité croissante du groupe.
L’un des points forts de Severance, c’est sa production. Claire, équilibrée, mais sans jamais sacrifier la rugosité. Les guitares ont du tranchant, la batterie cogne fort, et la voix reste au premier plan sans écraser le reste. Jet Jaguar réussit le difficile équilibre entre énergie live et précision studio.
L’album se clôt sur deux titres bonus (dont un remix énergique) qui témoignent d’une envie de diversité sans dénaturer l’ensemble.
Le groupe reste fidèle à lui-même tout en s’autorisant quelques expérimentations sonores. Avec Severance, Jet Jaguar s’affirme comme un acteur majeur de la scène heavy metal latino-américaine.
Plus puissant, plus ambitieux et mieux produit que ses prédécesseurs, cet album démontre que le groupe possède désormais toutes les armes pour rivaliser avec les formations européennes ou américaines.
Le disque ne révolutionne pas le genre, mais il le sublime avec sincérité et conviction.
Et surtout, il respire la passion : celle d’un groupe qui croit encore au pouvoir du métal, à la fraternité de la scène, et à l’énergie brute du riff. Un album solide, sincère et inspiré, à recommander à tous les amateurs de heavy metal mélodique et de puissance old-school bien exécutée
Les titres:
- 1. Eternal Light
- 2. Mach 10
- 3. Hollow Drive (remix)
- 4. Fool’s Paradise
- 5. Severance
- 6. Disposable Minds
- 7. Anthropocene
- 8. Evil Within (remix)
- 9. Call Of The Fight (bonus track)
- 10. Hunter (bonus track)
Le Clip:
La musique:
Note 16/20
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Doc Olivier