

1. Fear Detector
2. Holy Invaders
3. Prophecy
4. Empty Eyes
5. I see Red
6. Metal Never Dies
7. Kids and Guns
8. Like a Beast
9. Don’T Wanna Say Goodbye
10. Unbroken
11. Marching Tank
12. Thunder Road
13. Midnight Starnger
14. Speed Seeker
15. Time Control
16. Metal Damnation
Label: AFM Records
En gĂ©nĂ©ral, il nây a rien de plus simple Ă chroniquer quâun album dâU.D.O. Pour cela, il suffit de reprendre celle de lâalbum prĂ©cĂ©dent, de changer les titres de chansons et le tour est jouĂ©. Depuis que le chanteur a montĂ© son propre groupe, il livre plus ou moins la mĂȘme musique, dĂ©rivĂ©e de celle dâAccept, en moins inspirĂ©e, en moins technique, en moins variĂ©e, pour rĂ©sumer : en moins bien.
Lorsque jâai lancĂ© Game Over, je me suis donc dit que jâallais torcher ça en quelques minutes, surtout que le single « Metal Never Dies » ne mâavait pas laissĂ© beaucoup dâespoir de changements. Bateau, faussement lyrique, sâĂ©tirant en longueur et chargĂ© dâun pathos artificiel, ce titre sâinscrit dans la lignĂ©e de ce que le groupe a pu faire ces derniĂšres annĂ©es. Sortir ce morceau en premier single relĂšve sans doute de la volontĂ© de la maison de disques de ne pas froisser ou dĂ©stabiliser les fans du groupe⊠Qui le seront davantage en achetant lâalbum.
Eh oui ! Lâexistence dâun chroniqueur nâest pas rose. Alors quâon sâattend Ă ne passer que quelques minutes sur une chronique, la richesse dâun album comme Game Over nous pousse Ă creuser, Ă dĂ©cortiquer et Ă revoir toutes nos idĂ©es sur U.D.OâŠ
Le premier constat est dâailleurs assez Ă©tonnant : Udo semble avoir laissĂ© les coudĂ©es franches au guitariste russe Andrey Smirnov qui lui a offert des compositions capables dâenfin lâarracher Ă la gangue Accept (pas sur tous les morceaux, quand mĂȘme).
Les riffs sont riches, variĂ©s, parfois techniques, et teintĂ©s dâune certaine mĂ©lancolie : « Holy Invaders », « Midnight Starnger », sans pour autant oublier de nous secouer un peu lâĂ©chine : « I see Red » (qui dĂ©bute comme « Love Child » dâAccept, on ne se refait pasâŠ), « Speed Seeker ». Les soli sont inspirĂ©s et la paire quâil forme avec Dee Dammers fonctionne parfaitement Ă prĂ©sents. Â
Le propos est donc variĂ©, puisquâU.D.O. sâinvite mĂȘme sur les terres dâAC/DC avec le binaire « Kids and Guns », osant la ballade avec « Don’t Wanna Say Goodbye » qui nâest pas nous renvoyer à « The King » dâAccept.
Le groupe ose Ă©galement un clin dâĆil aux films Scream sur « Like a Beast » qui dĂ©bute par un coup de tĂ©lĂ©phone menaçant avant que les chevaux ne soient lĂąchĂ©s. Si le refrain est un peu simpliste, le riff et les prĂ©-chorus sont originaux et efficaces.
Les refrains sont dâailleurs Ă la fois le point fort et point faible de cet album. CarrĂ©s et efficaces, ils sont souvent soutenus par de gros chĆurs évoquant Accept : « Time Control », « Fear Detector », « Empty Eyes », tout en Ă©tant assez minimalistes pour permettre au public de les reprendre.
Les fans du groupe seront ravis, les amateurs de lignes plus complexes passeront leur chemin. Les amateurs de heavy metal aimeront les titres les plus lourds, comme le martial « Marching Tank », lâĂ©pique « Metal Damnation », ainsi que les envolĂ©es proposĂ©es par le rapide « Thunder Road » et lâenlevĂ© « Prophecy ».
Game Over est un album Ă©tonnant, rĂ©alisĂ© par un groupe en plein renouvellement, une chose Ă laquelle on ne sâattendait pas.
@Denis Labbé