👉 [Chronique] – Bram Stoker : Heavy Rock Spectacular (1972) by Denis LabbĂ©.

4.4
(62)

Le dĂ©but des annĂ©es 1970 voit l’Angleterre foisonner de groupes de rock et de proto-metal qui empruntent des motifs au psychĂ©dĂ©lisme et au progressif. En dĂ©pit de leurs qualitĂ©s, la plupart d’entre eux va avoir une existence Ă©phĂ©mĂšre. C’est le cas de Bram Stoker qui sort ce Heavy Rock Spectacular en 1972 sur le label Windmill aprĂšs maintes pĂ©ripĂ©ties.

FormĂ© en 1969 par Jet Harris, l’ancien bassiste des Shadows, le groupe inclut le guitariste Pete Ballam et le batteur Rob Haines (deux anciens The Feel and Freedom Village) et le claviĂ©riste Tony Brondson.

01. Born to be free
02. Ants
03. Fast decay
04. Blitz
05. Idiot
06. Fingacs cave
07. Extensive corrosion
08. Poltergeist

Jet Harris est rapidement Ă©cartĂ© en raison de ses penchants pour l’alcool et le groupe engage Jon Bavin avant d’obtenir les premiĂšres parties de groupes tels que Genesis, Yes, Caravan, Argent, Groundhogs et Smile (qui va devenir Queen). Excusez du peu


AprĂšs une premiĂšre partie des Who qui impressionne Roger Daltrey, ce dernier invite le groupe Ă  enregistrer une dĂ©mo 6 titres chez lui. MalgrĂ© un intĂ©rĂȘt du producteur Derek Lawrence qui les convoque dans son studio de Londres oĂč officie aussi Martin Birch, le groupe refuse l’offre de l’équipe de management de Deep Purple.

En 1970, repéré par Tony Calder, le manager des Rolling Stones, Bram Stoker entre au Morgan studio sous la houlette de Tony Chapman qui capture les huit morceaux live.

Malheureusement, Calder revend ses parts du label Immediate Records qui avait signĂ© le groupe et l’album ne sort pas. Les bandes sont rĂ©cupĂ©rĂ©es deux ans plus tard par le label Windmill qui les publie sans l’accord du groupe.

Il aurait Ă©tĂ© dommage de ne pas offrir au public, ce disque qui alterne morceaux atmosphĂ©riques issus du psychĂ©dĂ©lisme et titres plus shock rock inspirĂ©s par l’Ɠuvre de Bram Stoker.

Dans cette seconde catĂ©gorie, on peut placer le torturĂ© « Poltergeist » dominĂ© par un orgue omniprĂ©sent et une basse hypnotique, l’instrumental « Fingacs cave » aux motifs puisĂ©s dans le jazz-rock ou « Blitz », une chanson angoissante, en grande partie instrumentale, qui Ă©voque les premiers albums de Deep Purple et d’Uriah Heep.

Comme ces deux formations, Bram Stoker s’appuie sur un orgue chaud, qui devient parfois hystĂ©rique, comme sur « Born to be Free » au rythme enjouĂ©, tout en sachant soutenir la guitare, comme il le fait sur l’excellent « Extensive corrosion », un hymne propice aux improvisations.

EnregistrĂ© avec une forme d’urgence et de spontanĂ©itĂ©, Heavy Rock Spectacular s’inspire de l’expressivitĂ© des Who ou d’Alice Cooper sur l’excellent « Idiot » au refrain amusant, tout en privilĂ©giant les instrumentaux pour mieux envoĂ»ter l’auditeur : « Ants » et « Fast Decay ».

RééditĂ© sur plusieurs labels en CD, Heavy Rock Spectacular est un album Ă  dĂ©couvrir, parce qu’il est symptomatique d’une Ă©poque.

A noter que le groupe s’est reformĂ© en 2009 autour de Brondson et Bavin. Il sort deux albums : Cold Reading ‎(2013) et No Reflection (2019)

@ Denis Labbé


Denis Labbé
Chroniqueur
A propos : [wp-svg-icons icon="point-right" wrap="i"] Ecrivain et chroniqueur, Denis a plongĂ© dans le metal dĂšs l’adolescence. Il a vite compris qu’il faisait moins de bruit en Ă©crivant qu’en chantant. [wp-svg-icons icon="lightning" wrap="i"]

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