
Il peut ĂȘtre amusant de replonger dans les dĂ©buts dâun groupe, surtout lorsque sa premiĂšre rĂ©alisation est sortie de maniĂšre confidentielle.
LâEp de Torch nous offre une excellente entrĂ©e en matiĂšre pour dĂ©couvrir les prĂ©mices dâun groupe mĂ©tĂ©ore qui aura dĂ©frayĂ© la chronique de lâunderground avec son premier album, lâoriginal Torch (1982) avant de signer sur un gros label la parution dâElectrikiss (1984) et de sây brĂ»ler les ailes.
Fireraiser sort en 1982, alors que le groupe nâa que deux ans dâexistence. TirĂ© Ă 5 000 exemplaires (ce qui ravirait beaucoup de groupes actuels), il propose cinq morceaux dâun metal incandescent, portĂ© par la voix Ă©raillĂ©e de Dan Dark et par les guitares Ă©paisses de Claus Wild (ex-Black Widow) et Chris J. Frost. A lâĂ©poque, les surnoms Ă©taient de mise dans le metal.

2. Fireraiser    Â
3. PainÂ
4. Mercenary
5. Retribution
Le mini album débute par le méchant « Beyond » qui deviendra « Beyond The Threshold Of Pain » sur Torch. Dan Dark y développe un phrasé unique, à mi-chemin entre le chant et le parler, y incluant de nombreux hurlements, ce qui donne à ce morceau une dimension psychotique.
Il en va de mĂȘme avec le superbe « Mercenary » qui permet aux guitares de placer quelques beaux soli tandis que les accords plaquĂ©s et lâambiance sombre rapproche cette chanson des crĂ©ations dâAlice Cooper.
Dans la mĂȘme veine, bien quâun peu plus rapide, « Retribution » mĂȘle une Ă©nergie propre Ă Judas Priest Ă une ambiance digne de Black Sabbath. Torch sây rĂ©vĂšle ĂȘtre un groupe dĂ©jĂ prometteur, dotĂ© dâune personnalitĂ© propre et dâun sens aigu de la mĂ©lodie sombre qui sâinscrit dans le mĂȘme courant que Savatage dont Siren sort lâannĂ©e suivante.
Les deux autres morceaux sont plus anecdotiques. « Fireraiser » est un bon rock gorgé de metal, mais assez éloigné de ce que nous propose le groupe. Son riff entrainant et son refrain enjoué tranchent avec le reste de la production du groupe.
Quant à « Pain », câest une ballade aux ambiances pathĂ©tiques assez symptomatique de son Ă©poque, mais qui a assez mal vieilli. Sâinspirant sans doute des titres lents de Judas Priest, elle peine Ă dĂ©coller, en dĂ©pit des efforts de Dan Dark pour varier les ambiances et des longs soli de guitares.
Fireraiser est un Ep sympathique, rééditĂ© en CD et en cassette en 1990 et quâil est assez facile de dĂ©nicher dans cette nouvelle version.
@ Denis Labbé