[Chronique] – Def Leppard – Hysteria (1987) by Denis Labbé.

Après le succès de Pyromania (1983) qui s’écoule à plus de 10 millions d’exemplaires rien qu’aux Etats-Unis, Def Leppard retourne en studio avec John « Mutt » Lange.

Mais rien ne se passe comme prévu. Epuisé, le producteur jette l’éponge après le travail préparatoire. Il est remplacé par Jim Steinman qui ne fait pas l’affaire.

En décembre 1984, le batteur Rick Allen doit être amputé d’un bras à la suite d’un accident de voiture. Le groupe attend son retour en produisant lui-même l’album avant que Lange ne revienne.

L’enregistrement s’étale alors sur près de trois ans pour donner naissance à un monument du rock et du metal.

Car Hysteria est certainement un album charnière dans l’univers du rock, avec son mélange de hard rock traditionnel : le carré « Don’t Shoot Shotgun » au riff très australien, de glam comme l’excellent « Armageddon It » ou le mésestimé « Run Riot » sur lequel Joe Elliott s’époumone, de sons électroniques et de gros chœurs : « Rocket » aux arrangements complexes.

Surproduit pour les uns, génial pour les autres, cet opus est une œuvre monumentale qui marque son époque avec ses tubes comme « Women » qui lance les hostilités grâce à un refrain irrésistible, le pop metal « Animal » propulsé par un riff groovy et des lignes vocales finement ciselées ou la bombe « Pour Some Sugar on Me » qui entraîne tout le monde dans la danse et renvoie au « We Will Rock You » de Queen. Tous sont accompagnés de clips matraqués par les chaînes musicales.

Le groupe explore des tempi lents ou médiums, pour mieux coller l’auditeur aux enceintes et ne plus l’en détacher. C’est le cas du funk metal « Excitable » qui s’inscrit parfaitement dans la vague AOR de l’époque avec son rythme sautillant ou du subtil et un peu plus classique « Gods of War » au joli refrain.

Dans le même style, « Love and Affection » est dominé par des orchestrations qui permettent d’apporter de la chaleur à cette composition pleine de finesses.

Deux morceaux plus doux viennent compléter l’ensemble. Tout d’abord l’excellente ballade « Love Bites », véritable tube capable d’emporter n’importe quel couple dans la danse, grâce à sa montée en puissance jusqu’à un refrain convaincant, puis « Hysteria », plus rapide, mais aussi addictif, est construit sur des guitares claires et une batterie suave, enrobées d’une production pleine d’effets et d’arrangements.

Sept singles sortent souvent accompagnés d’inédits et de morceaux enregistrés en concert.

On retrouve ainsi le hard rock groovy « Tear it Down », le heavy « Ride into the Sun », le hard rock « I Wanna Be Your Hero » qui renvoie à l’album précédent et le heavy rapide « Ring Of Fire », tous ajoutés à la réédition de 2006. Un second CD accompagne cette version. Il inclut les autres face B : extraits de concerts et versions remixées.

Hysteria s’écoule à plus de 20 millions d’exemplaires aux Etats-Unis, atteint la première place du Bilboard et entre dans les classements de nombreux pays.

En 2017, la sortie d’une version 30^ème anniversaire inclut le Live: In the Round, In Your Face sur deux CD supplémentaires.

@Denis Labbé

Denis Labbé

Chroniqueur

A propos : [wp-svg-icons icon="point-right" wrap="i"] Ecrivain et chroniqueur, Denis a plongé dans le metal dès l’adolescence. Il a vite compris qu’il faisait moins de bruit en écrivant qu’en chantant. [wp-svg-icons icon="lightning" wrap="i"]