👉 [Chronique] – Motörhead – The Manticore Tapes (2025) by Denis Labbé.

4.4
(62)

The Manticora Tapes n’est pas un nouvel album de Motörhead, c’est le témoignage restauré et correctement produit des débuts du trio aux fameux Manticore studios de Fulhma, les studios d’Emerson, Lake & Palmer.

Autant dire que c’est une pièce de musée, un monument indispensable aux fans de Motörhead qui leur est offert.

On y retrouve des morceaux présents sur les albums On parole et Motörhead, mais dans des variantes inconnues, souvent moins épaisses, plus brutes, plus rock.

Certaines de ces versions alternatives avaient déjà été publiées de manière erratique en bonus sur des CD, mais pas avec ce nouveau son.

Les connaisseurs des Britanniques ne seront pas dépaysés. Ils seront même amusés d’entendre Lemmy parlé à la fin du psychédélique « Help Keep Us on the Road » ou au début de l’instrumental « Intro » (dans une version différente de celle remasterisée en 2001).

Ils apprécieront aussi la version instrumentale de « Iron Horse / Born to Lose » pleine de feeling, les longues digressions de « The Watcher », une reprise de Hawkwind, présente dans deux interprétations différentes, la version hallucinée de « Motörhead » qui semble avoir été prise live tant le chant de Lemmy est direct et le solo de « Fast » Eddie Clarke un peu englué lors des premières notes.

Le son, restauré, est superbe et ne donne absolument pas l’impression d’écouter une cassette de l’époque. Cela changera des enregistrements que nous nous échangions sous le manteau…

La production est dynamique, claire, précise, ce qui donne une coloration nouvelle à ce groupe mythique.

La technologie contemporaine permet d’offrir une vision plus blues des Britanniques, sans laisser de côté leur énergie punk ancrée dans un titre comme « Vibrator ».


Pour les curieux qui ne connaissent pas bien le groupe, cette compilation va leur ouvrir les yeux sur les différentes influences du groupe, à commencer par le blues grâce à cette furieuse version de « Witch Doctor » de John Mayall & the Blues Breakers sans le chant de Lemmy.

Ce n’est évidemment pas la même version que celle sortie en 2001 sur l’album Motörhead remasterisé qui, elle, était chantée. Le solo aussi est différent. Toutes ces versions sont aussi divergentes de ce que l’on peut entendre sur le coffret 40th Anniversary sorti sur Chiswick/Ace Records en 2017.

Le travail a donc été réalisé à partir des bandes de l’époque. Du moins, peut-on l’espérer.
En réécoutant les différents versions, on saisit mieux le travail énorme réalisé pour cette nouvelle sortie.

On peut d’ailleurs se demander si cela ne modifie pas la mythologie de Motörhead tant les morceaux ont été lissés, épurés, dégraissés.


Véritable remontée dans le temps, The Manticore Tapes sort en plusieurs versions, dont un coffret agrémenté d’un concert : Blitzkrieg On Birmingham ’77, déjà paru en 1989, mais dont le son a aussi été rafraichi.

Pièce indispensable ou trahison du son de l’époque, les amateurs trancheront. Mais il faut s’attendre à ce que d’autres groupes voient leur histoire chamboulée par la technologie.

@ Denis Labbé


Denis Labbé
Chroniqueur
A propos : [wp-svg-icons icon="point-right" wrap="i"] Ecrivain et chroniqueur, Denis a plongé dans le metal dès l’adolescence. Il a vite compris qu’il faisait moins de bruit en écrivant qu’en chantant. [wp-svg-icons icon="lightning" wrap="i"]

1. Intro (Instrumental)
2. Leavin’ Here
3. Vibrator
4. Help Keep Us on the Road
5. The Watcher
6. Motörhead
7. Witch Doctor (Instrumental)
8. Iron Horse / Born to Lose (Instrumental)
9. Leavin’ Here (Alternate Take)
10. Vibrator (Alternate Take)

11. The Watcher (Alternate Take)

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