🔴 [Chronique] Joe Bonamassa – Breakthrough(2025) par Le Doc. 🔴

4.8
(26)
01. Breakthrough
02. Trigger Finger
03. I’ll Take The Blame
04. Drive By The Exit Sign
05. Broken Record
06. Shake This Ground
07. Still Walking With Me
08. Life After Dark
09. You Don’t Own Me
10. Pain’s On Me


Sortie : 18 juillet 2025 | Label : J&R Adventures / Mascot Label Group

À chaque nouveau disque, on pense que Joe Bonamassa a atteint le sommet de sa forme.

Pourtant, avec Breakthrough, son 17ᵉ album studio, le guitariste américain prouve qu’il n’a pas fini de nous surprendre.

Porté par une approche plus personnelle, plus libre et plus aventureuse, ce nouvel opus marque un tournant dans sa carrière, comme s’il avait déverrouillé une nouvelle porte intérieure.


Produite comme toujours par son complice Kevin Shirley, la galette s’impose d’abord par sa variété.

Du funk au blues le plus épuré, en passant par le rock classique et des balades acoustiques pleines de souffle, Bonamassa multiplie les teintes, les ambiances, les intentions.

Plus qu’un simple recueil de morceaux, Breakthrough ressemble à un carnet de bord. Un disque itinérant, mais cohérent, nourri de paysages sonores traversés à grande vitesse et avec une attention extrême aux détails.


Le titre éponyme “Breakthrough” ouvre le bal avec une énergie rock irrésistible. Le riff, appuyé par une wah bien grasse, et un solo expressif montrent un Joe Bonamassa en pleine maîtrise mais sans surjeu. L’idée ici n’est pas d’impressionner, mais d’impliquer.

Et ça fonctionne.
“You Don’t Own Me” prend le relais avec un groove nerveux et presque punk, tandis que “Shake This Ground” propose un boogie rock roots d’une efficacité redoutable. Mais ce sont surtout les morceaux plus introspectifs qui marquent :

  • “Broken Record”, ballade bouleversante de sept minutes, rappelle les grandes heures de Sloe Gin. La voix de Bonamassa, grave, un peu rauque, y gagne en intensité.
  • “Life After Dark” met en lumière son amour du piano et de l’arrangement sobre. Peu de notes, mais chaque accord compte.
  • Enfin, “Still Walking With Me” sonne comme un hommage voilé aux racines du blues américain, avec un soupçon de gospel dans les harmonies.

Le travail de Kevin Shirley derrière la console est, une fois de plus, d’une élégance remarquable. Ici, pas de compression excessive, pas de tape-à-l’œil.

Tout est organique, fluide, aéré. On entend la pièce, les micros, le grain des guitares et la respiration du groupe.
Les arrangements sont sobres mais redoutablement efficaces.

La section rythmique, discrète, soutient chaque titre avec précision, et les claviers viennent ponctuer certaines ambiances sans jamais alourdir l’ensemble.


Si Bonamassa a toujours excellé dans la démonstration guitaristique, Breakthrough laisse plus de place au sentiment, à l’espace, à la voix. Il n’a plus rien à prouver, alors il raconte. Il murmure plus qu’il ne crie, il suggère plutôt qu’il n’assène.

C’est là que réside la beauté de cet album : dans sa sobriété maîtrisée, dans la capacité à faire parler le silence entre deux notes.


Avec Breakthrough, Joe Bonamassa livre l’un de ses disques les plus aboutis.

À la fois ambitieux et intime, énergique et contemplatif, il explore une palette musicale riche sans jamais perdre de vue l’essentiel : l’émotion, la musicalité, la sincérité.


C’est un album qui ne cherche pas la performance pure, mais le dialogue avec l’auditeur.

Et à ce jeu-là, Bonamassa gagne haut la main.
Avec Breakthrough, Joe Bonamassa ne signe pas seulement un excellent disque.

Il se réinvente subtilement, et nous embarque dans un voyage musical aussi personnel qu’universel. Un album à savourer, casque sur les oreilles… et cœur ouvert.


Note 17/20

Stay Tuned

Doc Olivier



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