👉 [Chronique] – Buffalo – Dead Forever (1972) by Denis Labbé.

4.4
(62)

Buffalo est un groupe australien formé sur les cendres de Head par les chanteurs Dave Tice et Alan Milano, le batteur Paul Balbi, le guitariste John Baxter et le bassiste Peter Wells, futur Rose Tattoo.

Œuvrant dans un blues-rock, teinté de hard rock, de heavy metal et de psychédélique, ce premier album propose quelques jolies plages d’une musique typique de ce début des années 1970.


L’album s’ouvre sur « Leader », un titre qui semble simple, avec son introduction blues, ses chœurs planants, mais qui part ensuite vers un heavy metal proche de Black Sabbath, avec un long break qui incorpore des hurlements imités par la guitare, une basse sautillante et un passage à la Ram Jam. Le ton est donné. Rien ne va être conventionnel avec Buffalo.


On retrouve ensuite du blues rock chaud et satiné avec l’excellent « Pay My Dues » sur lequel la guitare assène des riffs entêtants et des soli envoutants. Porté par les deux voix qui se répondent, ce titre montre la richesse et l’originalité d’un groupe qui explore des contrées nouvelles pour l’époque sans jamais se mettre de limites.


Le blues est toujours présent sur « Ballad Of Irving Fink », mais teinté de soul et de hard rock, dont la slide annonce par moments Rose Tattoo, alors que ce titre s’inscrit dans la vague britannique de l’époque, avec des éléments proches de The Who voire du « Come Together » des Beatles.

Ces racines sont omniprésentes sur la ballade « Forest Rain » qui accueille des guitares acoustiques pour mieux nous enjôler, aérant un peu l’atmosphère.
Le son est chaud, la section rythmique souvent complexe, ce qui permet aux compositions de n’être pas linéaires, comme sur « Suzie Sunshine », un rock psychédélique qui emporte l’auditeur dans sa ronde ou sur l’halluciné « I’m A Mover » que soutient la basse tourbillonnante de Peter Wells.

En plus de dix minutes, le groupe a le temps de nous inviter à visiter un univers riche qui demande de nombreuses écoutes pour mieux le cerner.
Lorsque Buffalo lâche les chevaux, le rock laisse place à un heavy metal agressif, toujours teinté de psychédélique : l’excellent « Bean Stew » qui aurait dû devenir un hymne si le groupe n’était pas resté cantonné à l’underground.

Plus rapide, « Dead Forever » lorgne du côté de « Born to be Wild », en plus rapide, avec un rythme syncopé, des guitares acérées et un refrain qui se retient aisément.


En 2006, une version remasterisée sort avec cinq inédits : deux titres de Head « Hobo », un blues-rock assez classique, mais de bonne facture et « Sad Song, Then », encore ancré dans les années 1960 et plus anecdotique.
Suit « No Particular Place to Go », une reprise du classique de Chuck Berry qui était une face B et qui n’apporte rien, tant elle est respectueuse de l’originale, à part son introduction qui semble ajoutée sans lien avec la suite.

Autre reprise « Just a Little Rock and Roll (« A Shot of Rhythm and Blues » », composé par Terry Thompson pour Arthur Alexander et reprit notamment par les Beatles, Flamin’ Groovies ou encore Gerry and the Pacemakers.


Ces deux morceaux prouvent que le groupe avait éprouvé des difficultés à s’arracher à ses influences issues des sixties, ce que prouve le dernier inédit « Barbershop Rock », un rock d’un classicisme évident et peu intéressant.


Si la version remasterisée vaut pas un son plus dynamique, elle ne brille par ses inédits que pour mieux connaître l’histoire de ce groupe dont ce premier album était passé inaperçu dans nos contrées.

Mais ne boudons pas notre plaisir de l’écouter, plus d’un demi-siècle après sa sortie, et d’y découvrir les débuts de Peter Wells.

1. Leader (6:07)
2. Suzie Sunshine (3:00)
3. Pay My Dues (5:36)
4. I’m a Mover (10:57)
5. Ballad of Irving Fink (4:37)
6. Bean Stew (7:11)
7. Forest Rain (6:28)
8. Dead Forever (5:31)

    Denis Labbé


    Denis Labbé
    Chroniqueur
    A propos : [wp-svg-icons icon="point-right" wrap="i"] Ecrivain et chroniqueur, Denis a plongé dans le metal dès l’adolescence. Il a vite compris qu’il faisait moins de bruit en écrivant qu’en chantant. [wp-svg-icons icon="lightning" wrap="i"]


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