Avec Shadows of the Dying Light, le groupe suédois Sarayasign confirme son statut de révélation majeure du rock mélodique à dimension cinématique.
Après les ambitieux Throne of Gold (2022) et The Lion’s Road (2023), le quatuor pousse encore plus loin les frontières du genre : un album à la fois puissant, immersif et profondément émotionnel, qui mêle narration épique et maîtrise musicale. Sarayasign n’est pas un groupe comme les autres.
Depuis ses débuts, il bâtit un univers conceptuel complet, où chaque album constitue un chapitre d’une saga entre ombre et lumière.
Dans Shadows of the Dying Light, le groupe nous plonge dans une nouvelle ère de son récit : celle où les ténèbres, jadis contenues, s’étendent à nouveau sur le monde.
Enregistré à Göteborg et mixé par Jacob Hansen (Volbeat, Pretty Maids), l’album bénéficie d’une production exceptionnelle, ample et claire, digne d’une bande originale de film.
Dès les premières notes de « Worlds Apart (Shadowlands) », on est happé par la grandeur sonore de l’ensemble. Les guitares sont larges, la voix de Stefan Nykvist transporte, et les arrangements orchestraux tissent un décor riche où chaque titre s’inscrit comme un chapitre d’un roman musical.
« The Wanderer », premier single, brille par sa mélodie aérienne et son refrain taillé pour la scène.
Plus loin, « Watching It Burn Away » se fait plus nerveux, flirtant avec le metal progressif, tandis que « One Last Cry » dévoile le versant émotionnel du groupe, dans un registre plus intime et vibrant.
Le morceau-titre, « Shadows of the Dying Light », incarne à lui seul la dualité du disque : un équilibre parfait entre intensité dramatique et beauté mélodique.
Enfin, « Throne of Gold – Part III (The Hidden Portal) » clôt le voyage sur une fresque de près de neuf minutes, véritable catharsis où se rejoignent toutes les émotions précédentes.
Musicalement, Sarayasign réussit la prouesse d’allier l’efficacité du hard rock mélodique à l’ambition du rock progressif.
Les guitares sont incisives, les solos lumineux, mais c’est surtout le sens du storytelling qui impressionne : chaque chanson est pensée comme une scène, une émotion, une image.
La section rythmique Daniel Lykkeklev (basse) et Jesper Lindbergh (batterie) assure une base solide et dynamique, tandis que les claviers enrichissent la dimension orchestrale sans jamais l’étouffer.
Résultat : un disque dense, profond, mais toujours fluide, où l’on se laisse porter sans jamais décrocher. Sarayasign s’inscrit dans la lignée de groupes suédois qui ont su faire rimer grandeur et émotion : The Night Flight Orchestra, Art Nation, voire Eclipse.
Mais là où ces derniers cultivent la lumière, Sarayasign préfère explorer la zone crépusculaire, celle où la mélancolie sublime la puissance.
Le groupe ne cherche pas la facilité : il raconte, construit, élève. Et c’est précisément cette exigence qui fait de Shadows of the Dying Light un disque unique, à la croisée du rock, du metal et du cinéma.
Avec Shadows of the Dying Light, Sarayasign signe un album magistral, à la fois grandiose et émouvant, qui s’écoute autant qu’il se contemple.
La production est somptueuse, les compositions inspirées, et la cohérence globale impressionne.
C’est un disque à vivre comme une expérience : visuelle, sonore et émotionnelle. Un chef-d’œuvre moderne de rock narratif. Sarayasign prouve qu’il est désormais plus qu’un groupe : un véritable conteur d’émotions.
Les titres:
- 1. Worlds Apart (Shadowlands)
- 2. Watching It Burn Away
- 3. Shades Of Black
- 4. Shadows Of The Dying Light
- 5. From Ashes
- 6. The Wanderer
- 7. One Last Cry
- 8. The Nameless Ones
- 9. Coming Home
- 10. Walk Alone
- 11. Bleeding Hope
- 12. Throne of Gold – Part III (The Hidden Portal)
Le Clip:
La musique:
Note 18/20
Stay Tuned
Doc Olivier
