🟠 [Chronique] Novembre – Words Of Indigo (2025) par Harrag Melodica 🟠  

4.9
(44)

Artiste : Novembre (Italie)
Titre : Words Of Indigo
Date de sortie : 7 novembre 2025
Label : Peaceville Records
Genre : Doom / Death Metal atmosphérique et mélodique
Format(s) : CD et vinyle (noir ; édition spéciale vinyle)
Artwork : Réalisé par Travis Smith (connu pour son travail avec Opeth, Katatonia)
Production/Mixage/Mastering : Mixé et masterisé par Dan Swanö (Unisound Studios)

Carmelo Orlando : Compositeur, parolier, chant et guitare (membre fondateur)


Fabio Fraschini : Basse


Alessio Erriu : Guitare


Federico Albanese : Guitare


Yuri Croscenko : Batterie

35 ans de mélancolie et de lumière

Neuf ans après URSA, les Italiens de Novembre renaissent de leurs cendres avec Words of Indigo, une œuvre profondément triste, baignée d’une lumière crépusculaire.

Fondé à Rome en 1990 par les frères Orlando sous le nom Catacomb, le groupe n’a cessé d’explorer les zones brumeuses entre Death, Doom & Rock atmosphérique.

En 2025, Carmelo Orlando, seul membre originel encore en place, s’entoure d’un tout nouveau line-up pour offrir ce neuvième album studio, produit par Dan Swanö (Edge of Sanity), qui en sublime toute la profondeur.

Durant l’interview réalisée en direct dans 213Rock avec Carmelo Orlando, il a précisé toutes les difficultés rencontrées pendant le process, il se considère comme un gagnant, comme un battant, sans jamais à devoir capituler face aux obstacles.

Entre spleen et lumière

Dès les premières notes de «Sun Magenta», ce titre possède une lumière avant le lever du soleil, c’est la raison pour laquelle il ouvre le nouvel album, l’auditeur retrouve cette signature sonore aérienne, reverb enveloppante, rythmiques feutrées et un chant clair, fragile, souvent traversé par un growl discret, ultime vestige du passé Death du groupe.

Il y a ce dialogue en français en fin de titre, tiré d’un film français «Trois Couleurs : Rouge» sorti en 1994.

Tout ça pour un pont direct avec Fin, dernier morceau d’URSA, le titre agit comme une résurrection suspendue dans le temps.

Les morceaux s’étirent, se déploient sans jamais s’égarer dans la démonstration. «Statua» et «Intervallo» en sont des exemples parfaits : arpèges limpides, breaks respirant, beauté des silences. Sur «Brontide», Novembre se fait plus progressif, tandis que «Chiesa dell’Alba » touche au sublime avec ses guitares harmonisées qui se fondent dans une tristesse lumineuse.

Le sommet émotionnel survient avec “House of Rain”, où la voix céleste d’Ann-Mari Edvardsen (ex-The 3rd & The Mortal) se mêle à celle de Carmelo Orlando. La chanson, chargée d’émotion, évoque les plus beaux moments de The Gathering période Nighttime Birds.

L’élégance du désespoir

Carmelo Orlando l’explique lui-même dans 213Rock : “Your Holocene” est ancré dans les années 80, entre AOR et Pop-Rock. Et effectivement, son riff principal, irrésistible, confère au morceau une accessibilité rare sans jamais trahir l’identité du groupe. Véritable titre accrocheur, c’est une respiration lumineuse au cœur de l’album, prouvant qu’on peut marier spleen et banalité (Baudelaire).

Les fans de la première heure trouveront leur compte avec «Neptunian Hearts», dont le final Death Metal rappelle les origines du groupe. Plus loin, «Ipernotte» déchaîne un tourbillon instrumental impressionnant, tandis que «Post Poetic» mise sur la mélodie et l’émotion pure. Enfin, «Onde», courte pièce de clôture, referme ce voyage dans un murmure acoustique, fragile et spectral.

Dan Swanö

Le travail de Dan Swanö est remarquable : chaque instrument trouve sa place dans un mur sonore dense, où chaque silence semble encore résonner.

Le mix capture la tension entre clarté et obscurité, entre la puissance des riffs et la délicatesse des claviers.

Un album contemplatif

Avec Words of Indigo, Novembre signe un retour magistral. Loin des modes, leur art reste celui d’une mélancolie italienne universelle, où la douleur devient beauté, où la lenteur est synonyme d’élégance.

C’est une musique de fin d’automne, pour l’heure où le soleil glisse derrière les arbres, quand la lumière se fait marron et que le monde semble suspendu.

Chaque morceau agit comme une peinture à la lumière bleue (artwork), où la nostalgie devient presque apaisante.
Au final, c’est un disque de crépuscule, de fin d’automne, où la tristesse se transforme en beauté.

Words Of Indigo est à écouter seul, casque sur les oreilles à la nuit tombée.

Vinylestimes Classic Rock Radio

Harrag Melodica 213Rock

  • 01. Sun Magenta

    02. Statua

    03. Neptunian Hearts

    04. House Of Rain

    05. Brontide

    06. Intervallo

    07. Your Holocene

    08. Chiesa Dell’alba

    09. Ipernotte

    10. Post Poetic

    11. Onde


Stay Tuned

Harrag


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