

02. Wild Ones
03. Up All Night
04. Kill The Flies
05. One Night Stand
06. Blood On The Sun
07. Crap That Gets In The Way Of Your Dreams
08. Famous Face
09. Money Screams
10. What A Syd
11. Inter Galactic Vagabond Blues
12. What Happened To You
13. I Ain’t Done Wrong
14. See You On The Other Side
15. Return of the Spiders 2025 (bonus track)
16. Titanic Overunderture (bonus track)
Sortie : 25 juillet 2025 | Label : earMUSIC
Il l’avait promis. Il l’a fait. À 76 ans, Alice Cooper ne ralentit pas il accélère.
Avec The Revenge of Alice Cooper, le père du shock rock rassemble pour la première fois depuis 1973 les membres originels du Alice Cooper Group : Michael Bruce (guitare), Dennis Dunaway (basse), Neal Smith (batterie), et même, par la magie des bandes, Glen Buxton (guitare, décédé en 1997).
Résultat : un album de 14 titres qui sonne comme un retour à la folie pure des années 70, sans nostalgie poussiéreuse ni calcul marketing.
Enregistré sous la houlette du producteur historique Bob Ezrin l’architecte sonore de School’s Out, Billion Dollar Babies et Welcome to My Nightmare ce nouvel album est bien plus qu’une reformation.
C’est une résurrection artistique, qui retrouve la verve grinçante, le groove cabossé et l’énergie désaxée de la grande époque.
Le titre “Up All Night”, premier single, plante le décor avec un riff rugueux façon Kiss croisé avec du Black Sabbath et un chant gouailleur digne d’un film d’horreur de série B.
On est chez Alice, et il n’a rien perdu de son mordant. La force de cet album réside dans sa diversité de tons et d’atmosphères. Cooper ne se contente pas de recycler ses classiques. Il les réinvente.
- “Black Mamba”, titre d’ouverture, est un rock rampant, venimeux, rehaussé d’un solo sinueux signé Robby Krieger des Doors.
- “Blood on the Sun” explose avec un groove bluesy et un refrain théâtral : l’un des sommets de l’album.
- “Crap That Gets in the Way of Your Dreams” raille les obsessions modernes avec humour et férocité.
- “One Night Stand” sonne comme un mini-film noir musical : entre swing déglingué et spoken word vicieux.
- “What a Syd” rend hommage au psychédélisme perdu, façon Barrett, entre jazz et prog.
- “Money Screams” est une descente punk sauvage qui évoque les Ramones passés à la moulinette Alice Cooper.
- Enfin, “See You on the Other Side”, sublime ballade de clôture, touche à l’émotion pure dédiée aux membres disparus des Hollywood Vampires et à Glen Buxton, elle achève l’album sur une note intime et spectrale.
On y trouve aussi des clins d’œil très appuyés à ses précédentes incarnations, notamment Lace and Whiskey (1977) et Dada (1983), deux albums aujourd’hui réhabilités pour leur audace narrative.
Ce qui frappe dans The Revenge of Alice Cooper, c’est la chaleur et l’authenticité du son. Bob Ezrin a su capter l’alchimie unique entre ces vieux camarades : un groove organique, des guitares sales mais précises, une batterie à l’ancienne et une voix qui, même marquée par le temps, n’a rien perdu de sa malice.
Ce n’est pas du revival, c’est du Alice Cooper pur jus, comme si le groupe s’était réveillé d’un long sommeil, prêt à mordre à nouveau.
La version deluxe propose deux bonus marquants : une nouvelle version du classique “Return of the Spiders”, et un instrumental épique, “Titanic Overunderture”, aux allures de générique apocalyptique.
L’album n’est pas qu’un exercice de style ou une réunion de vieux potes : c’est un disque intelligent et caustique, fidèle à la tradition d’Alice Cooper, toujours prompt à dénoncer, par l’absurde et l’humour noir, les dérives du monde moderne : le culte de l’image, l’avidité, l’effacement de la mémoire collective, la banalité du mal. On rit, on tremble, on tape du pied. Et on pense. C’est rare.
Avec The Revenge of Alice Cooper, Vincent Furnier — alias Alice — réconcilie passé et présent, musique et mise en scène, grotesque et émotion.
Ce n’est pas un adieu déguisé, ni un hommage figé : c’est une œuvre vivante, portée par une sincérité rare, une maîtrise intacte et une créativité toujours bouillonnante.
The Revenge est plus qu’un disque : c’est un rappel brutal que le rock, quand il est fait avec style, peut encore déranger, faire sourire… et frapper très fort.
Note 18/20
Stay Tuned
Doc Olivier