👉 [Chronique] – Thin Lizzy – Chinatown (1980) par Le Doc.

4.9
(24)
1. We Will Be Strong (5:09)
2. Chinatown (4:41)
3. Sweetheart (3:29)
4. Sugar Blues (4:19)
5. Killer On The Loose (3:54)
6. Having A Good Time (4:35)
7. Genocide (5:05)
8. Didn’t I (4:26)
9. Hey You (5:07)

Sorti en octobre 1980, « Chinatown » marque un tournant important dans la carrière de Thin Lizzy. Après une décennie d’expérimentations sonores et de succès variés, le groupe irlandais, mené par le charismatique Phil Lynott, s’est trouvé à la croisée des chemins.

Cet album, leur dixième, fait suite à l’excellent « Black Rose: A Rock Legend » (1979), et introduit une nouvelle dynamique dans le groupe avec l’arrivée du guitariste Snowy White, remplaçant Gary Moore.

Dès l’ouverture avec « We Will Be Strong », on ressent une évolution dans le son de Thin Lizzy. Les riffs sont accrocheurs, mais plus mesurés, témoignant de l’influence de Snowy White, un guitariste plus bluesy et moins flamboyant que Moore.

Cependant, Phil Lynott reste le moteur créatif de l’album, avec ses textes poétiques et ses lignes de basse solides.

Le titre éponyme, « Chinatown », est une parfaite illustration de l’alchimie entre Lynott et White. La chanson, avec ses accents orientaux, transporte l’auditeur dans un univers exotique tout en conservant l’ADN rock du groupe. Les solos sont maîtrisés, mélodiques et servent toujours le propos de la chanson, sans jamais en faire trop.

L’un des aspects marquants de « Chinatown » est sa production, plus polie et accessible que les précédents albums. Produit par Lynott et Kit Woolven, l’album adopte un son plus moderne pour l’époque, avec des guitares claires et des arrangements soignés.

Cependant, cette recherche de propreté a aussi un revers : elle gomme parfois l’urgence et la spontanéité qui caractérisaient les classiques de Thin Lizzy.

Des titres comme « Killer on the Loose », avec ses paroles provocatrices et son riff mordant, rappellent la fougue des années précédentes, mais d’autres morceaux, comme « Didn’t I », plus ballade et introspective, révèlent une facette plus douce de Lynott. Ce mélange peut dérouter les fans de la première heure, qui cherchaient peut-être plus de mordant.

L’un des joyaux de l’album est sans conteste « Sweetheart », une composition légère et enjouée qui tranche avec les tonalités plus sombres de l’album.

« Hey You » est un autre point fort, où l’on retrouve cette sensibilité unique de Lynott à mélanger des textes personnels avec une énergie rock contagieuse.

« Sugar Blues », met quant à lui en lumière le jeu de guitare impeccable de Scott Gorham et Snowy White, illustrant une belle synergie entre les deux musiciens.

En conclusion, « Chinatown » est un album de transition pour Thin Lizzy, à mi-chemin entre le hard rock brut des années 70 et un son plus réfléchi et mélodique des années 80.

Si certains morceaux manquent peut-être de la verve des albums précédents, d’autres révèlent une maturité musicale et une cohésion de groupe, portée par l’écriture de Phil Lynott.

Cet album, bien que moins célébré que « Jailbreak » ou « Black Rose », mérite une réévaluation. Il témoigne d’une époque où Thin Lizzy cherchait à se réinventer sans perdre de vue ce qui avait fait leur succès : des compositions sincères, des riffs accrocheurs et un style inimitable.

*Chinatown* reste une œuvre importante dans la discographie du groupe, un instantané d’une période charnière, où Thin Lizzy évoluait tout en restant fidèle à son identité rock, portée par la voix et l’âme poétique de Lynott.

La note du Doc: 15/20.


Stay Tuned

Doc Olivier


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