Sorti en 1983, Shout at the Devil est le deuxième album studio du groupe de heavy metal américain Mötley Crüe.
Avec cet album, le groupe s’est imposé comme l’une des formations les plus influentes de la scène glam metal des années 80.
Le disque incarne l’esprit rebelle, agressif et décadent du groupe, avec des paroles provocantes, un son heavy, et une esthétique qui joue à fond la carte de la controverse.
L’ouverture de l’album avec le titre “In the Beginning”, une introduction sombre et apocalyptique, annonce le ton.
Puis arrive la chanson titre “Shout at the Devil”, un hymne anti-autorité avec un riff de guitare accrocheur et des paroles enragées. Ce titre symbolise bien l’attitude sans compromis du groupe, combinant des thématiques sataniques avec une énergie brute, le tout enveloppé dans un style glam-rock tape-à-l’œil.
Des morceaux comme “Looks That Kill” et “Too Young to Fall in Love” sont devenus des classiques, non seulement grâce à leur efficacité musicale, mais aussi à cause de leurs clips vidéos marquants qui contribuaient à leur succès sur MTV.
La voix râpeuse de Vince Neil, le jeu de guitare tranchant de Mick Mars, et la section rythmique imposante de Nikki Sixx à la basse et de Tommy Lee à la batterie ont forgé le son caractéristique de l’album.
L’album est aussi connu pour ses reprises : la version de “Helter Skelter” des Beatles est une réinterprétation plus sombre et agressive, en parfaite adéquation avec le ton général du disque.
Ce titre, emprunté à l’époque sombre de Charles Manson, accentue encore le goût du groupe pour les références controversées et morbides.
La pochette de l’album a également beaucoup fait parler d’elle. À l’origine, la première version de l’album arborait un pentagramme noir en relief sur fond noir.
Ce symbole a été interprété comme une référence directe au satanisme, ce qui a provoqué des critiques sévères de la part de groupes religieux et conservateurs, qui voyaient Mötley Crüe comme des instigateurs d’une culture subversive et diabolique.
Bien que Nikki Sixx ait toujours affirmé que le groupe n’avait jamais eu de véritables liens avec le satanisme, il a reconnu que l’usage de l’imagerie satanique était un moyen efficace d’attirer l’attention et de choquer le public.
Face à la controverse et aux accusations de promouvoir l’occultisme, la pochette a finalement été modifiée pour certaines éditions, avec une photo des membres du groupe en tenue de cuir et avec leur look typiquement glam, mais toujours dans un style sombre et agressif.
Cette modification a permis de calmer un peu la tempête, mais l’album a continué à polariser le public.
L’enregistrement de Shout at the Devil a été marqué par le mode de vie destructeur des membres de Mötley Crüe. Le groupe, réputé pour son comportement hors de contrôle, était plongé dans l’abus de drogues et d’alcool.
Nikki Sixx, dans son autobiographie The Heroin Diaries, décrit cette période comme un chaos total. À l’époque, Sixx était en pleine descente aux enfers avec l’héroïne, tandis que Tommy Lee et Vince Neil étaient souvent impliqués dans des bagarres et des débordements.
Autre anecdote marquante, le groupe a failli tout perdre avant la sortie de l’album. Lors d’un concert donné en amont de la sortie de Shout at the Devil, Mötley Crüe jouait avec des effets pyrotechniques, et Nikki Sixx a accidentellement déclenché un incendie qui a failli ravager toute la scène.
Cet événement a failli les disqualifier des circuits majeurs, mais grâce à l’énorme popularité de l’album et au soutien de leur maison de disques, ils ont réussi à sortir indemnes de l’incident.
Shout at the Devil reste l’un des albums les plus emblématiques de Mötley Crüe et du mouvement glam metal des années 80.
Ses riffs puissants, ses paroles provocatrices et son imagerie diabolique ont fait de cet album un succès commercial tout en choquant et divisant une partie du public.
Le disque a cimenté la réputation de Mötley Crüe en tant que groupe rebelle et sulfureux, tout en ouvrant la voie à de nombreuses autres formations qui allaient surfer sur la vague du glam et du hard rock durant la décennie suivante.
@Doc Olivier
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