
32 ANS!!!
Après ces années d’attente, Coroner ne revient pas : il continue.

2. Consequence (06:15)
3. Sacrificial Lamb (06:02)
4. Crisium Bound (05:29)
5. Symmetry (03:58)
6. The Law (05:00)
7. Transparent Eye (05:16)
8. Trinity (05:41)
9. Renewal (05:21)
10. Prolonging (03:13)
Léon Festinger A Theory of Cognitive Dissonance (1957)
C’est le temps écoulé depuis Grin. Trois décennies de silence discographique auraient pu transformer la légende en relique figée, bonne seulement à entretenir la nostalgie des années Thrash Metal progressif.
Or, face à cette attente prolongée qui créait une véritable « dissonance cognitive » chez ses fans, le groupe suisse choisit de répliquer par un manifeste sonore.
Nommé d’après l’œuvre de Léon Festinger (A Theory of Cognitive Dissonance, 1957), l’album Dissonance Theory balaie d’un riff sec toute tentative de musée.
Coroner est bel et bien vivant, et plus que jamais ancré dans son époque.
Dès «Oxymoron», une intro narrative sur les contradictions ? Le fan est aspiré dans un univers froid, organique, où les textures sonores évoquent autant la biologie que l’acier.
Puis arrive «Consequence» et «Sacrificial Lamb» posent les bases :
-Riffs techniques mais lisibles,
-Basse sombre et grondante,
– Batterie implacable.
L’ADN du groupe est intact, mais mis à jour par une production d’une précision à bulle signée Jens Bogren, qui ouvre l’espace et donne une ampleur inédite aux compositions.
Au centre de l’album, «Symmetry» et «The Law» rappellent la période Mental Vortex, du Thrash complexe, des riffs tranchants, mais toujours au service d’une logique musicale claire et intelligente.
L’efficacité directe rencontre la sophistication.
Plus loin, «Transparent Eye» & «Trinity» explorent des atmosphères plus oppressantes, renouant par instants avec l’hypnose métallique de Grin.
L’album se referme sur “Prolonging”, conclusion oppressante et introspective, presque méditative, qui laisse l’auditeur suspendu dans le vide.
Dissonance Theory n’est pas un simple retour, c’est une redéfinition. Un album sombre, intelligent, qui réussit à être à la fois fidèle à l’héritage et totalement contemporain.
Un disque qui parlera autant aux fans des années 90’s du Thrash Metal Progressif qu’aux nouvelles générations nourries à In Flames, Meshuggah, Gojira.
Quant à l’artwork de Stefan Thanneur, ces hélices d’ADN figées dans une matière fossilisée, illustre parfaitement le propos : Dissonance Theory est une œuvre de mutation.
Un organisme ancien qui, au lieu de se répéter, a choisi l’évolution. 32 ans ? Le line-up actuel Tommy Vetterli (guitares), Ron Broder (chant/basse) et Diego Rapacchietti (batterie) fonctionne comme une machine de précision, mais jamais déshumanisée.
Tommy Vetterli
«Je voulais un album honnête, ancré dans le présent»
Oxymoron
Une introduction sombre et presque cinématographique. Sons distordus, textures organiques, comme un souffle mécanique. Le décor est dans la contradiction.
Consequence
Charge directe contre l’ère numérique et l’IA.
Premier vrai coup de poing. Les riffs sont secs, précis, portés par la batterie implacable de Diego Rapacchietti. La partie centrale est mélodique, la voix de Ron est tendue et incisive, rend le morceau immédiatement marquant. La dimension psychologique est palpable.
Sacrificial Lamb
Le sacrifice, le messianisme et la manipulation à travers un prisme religieux et critique. La basse de Ron Broder rugit au premier plan, apportant une profondeur sombre. Le morceau s’étire sur des bons riffs, tout est pensé pour maintenir une tension dramatique.
Crisium Bound
La frontière entre l’homme et la machine se réduit. Ambiances lunaires, presque cosmiques. Les guitares de Tommy Vetterli alternent entre attaques sèches et nappes hypnotiques. mais avec une clarté sonore beaucoup plus contemporaine grâce à Jens Bogren.
Symmetry
La dictature de l’image à l’ère des réseaux sociaux. Second single, beaucoup plus direct est construit autour d’un riff central obsédant. Le thème tourne autour de l’ego et de la vanité, la musique reflète cette idée par une structure répétitive, en miroir.
The Law
Qu’elle soit divine, naturelle ou artificielle. Techno-Thrash pur jus. Rythmiques tranchantes, changements de tempo, atmosphère implacable. Un morceau qui rappelle la rigueur chirurgicale de Mental Vortex. C’est froid, net, implacable.
Transparent Eye
La dissolution de l’ego Morceau à l’ambiance trouble, presque psychédélique par moments. Le chant de Ron Broder, grave et détaché, renforce l’atmosphère d’aliénation.
Trinity
La terreur absolue de l’arme nucléaire. Un des titres les plus progressifs de l’album. Alternance de passages rapides et de moments suspendus. On y entend un Coroner plus narratif, qui ose les contrastes et les respirations.
Renewal
Triompher et renaître. Premier single dévoilé, le titre est bien choisi. Il symbolise la renaissance du groupe, sans nostalgie, mais avec toute son identité.
Prolonging
L’histoire n’est pas finie, elle continue… Une respiration finale laissant planer un sentiment de malaise et de continuité.
Coroner n’a pas dit son dernier mot.
Après ces d’années d’attente, Coroner ne revient pas : il continue.
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