

2. Burning Wheels (4:10)
3. Don’t Worry (5:17)
4. Big Twin Rolling (Coming Home) (5:23)
5. Hold On (4:31)
6. The Great White Buffalo (5:52)
7. Demolition Alley (6:09)
8. Walking Through Tokyo (5:52)
9. Give It All Away (4:02)
10. Yesterday’s Gone (3:45)
En 1995, Saxon livre Dogs of War, son douzième album studio, dans un climat musical dominé par le grunge, l’alternatif et un heavy metal en pleine reconfiguration.
Si certains vétérans des années 80 peinent à s’adapter, les Anglais refusent de baisser les armes. Avec cet album, ils amorcent une transition audacieuse vers un son plus lourd, plus sombre, qui annonce le renouveau créatif des années 2000.
Dès le morceau-titre qui ouvre l’album, le ton est donné. « Dogs of War » impose une rythmique martiale, un riff pesant et une ambiance quasi guerrière. La voix de Biff Byford, toujours aussi puissante, crache les mots avec une conviction brute.
Le message est clair : Saxon n’a rien perdu de sa rage, ni de sa pertinence.
L’album renoue avec une forme de gravité que le groupe avait quelque peu laissé de côté au profit d’un hard rock plus FM sur certains albums précédents. Ici, le propos est plus rugueux, plus sincère, plus métallique.
Et cette orientation s’inscrit dans l’évolution sonore du groupe, désireux de moderniser son approche sans renier son identité.
Les titres « Burning Wheels » et « Big Twin Rolling (Coming Home) » retrouvent l’amour du groupe pour la route, les moteurs et la liberté, thèmes chers à Saxon depuis ses débuts.
Mais cette fois, la production leur donne une ampleur nouvelle : les guitares sont plus grasses, la section rythmique plus compacte, presque groovy par moments.
Sur « The Great White Buffalo », Saxon surprend avec une approche narrative et dramatique. Le morceau, aux allures de ballade épique, évoque le destin tragique des peuples amérindiens.
Un thème inattendu, traité avec sensibilité, qui montre que le groupe sait aussi s’aventurer en terrain plus introspectif.
Le reste de l’album alterne entre titres directs comme « Don’t Worry » ou « Hold On », et morceaux plus lourds comme « Demolition Alley », dont l’intensité préfigure des titres à venir dans Metalhead ou Killing Ground.
Dogs of War est également un tournant sur le plan humain. Il s’agit du dernier album studio avec Graham Oliver, guitariste historique du groupe, évincé peu après sa sortie.
Son départ marquera une nouvelle ère pour Saxon, qui intégrera Doug Scarratt à la guitare dès Unleash the Beast (1997), ouvrant ainsi la voie à une décennie particulièrement inspirée.
Si Dogs of War ne bénéficie pas du statut culte de Wheels of Steel ou Crusader, il mérite pourtant d’être redécouvert. En pleine tempête musicale, Saxon choisit la fidélité à son ADN tout en durcissant le ton. Loin de céder aux modes, le groupe trace sa route avec intégrité.
Avec le recul, cet album apparaît comme un jalon essentiel dans la discographie des Britanniques : ni passéiste, ni opportuniste, il est le témoignage d’un groupe en mutation, qui refuse la nostalgie pour mieux embrasser le futur.
Dogs of War n’est pas l’album le plus cité quand on évoque Saxon, et pourtant, il mérite pleinement sa place dans la légende du heavy metal britannique.
C’est un album de combat, de reconquête, à l’image de son titre.
Un disque sincère, solide et déterminé, comme un rugissement qui annonce que Saxon n’a pas dit son dernier mot.
Stay Tuned
Doc Olivier