Je viens vous conter une histoire se déroulant à l’époque des premiers grands festivals, bien loin de ceux d’aujourd’hui, tel le Hellfest, le Wacken, le Graspop, le Download festival etc……
Il était une fois dans une décennie lointaine, les années 80, le premier grand festival de légende, le « MONSTERS OF ROCK » ayant lieu tous les ans en Angleterre à Castle Donington Park, ramifié par la suite dans d’autres pays du monde comme en Allemagne (avec 2 dates, dans deux villes).
Nous sommes donc en septembre 1988, je reviens d’Allemagne après avoir assisté au « Monsters of Rock » de Schweinfurt avec Iron Maiden en tête d’affiche, David Lee Roth, Kiss, Testament en remplacement de Megadeth, Anthrax, etc…. Devant plus de 60 000 spectateurs sur une date. Je vais à présent assister à nos premiers « Monsters of Rock » version « Light » à Paris !
La première date est sold out contrairement à la seconde, la France fait alors un total de moins de 30 000 spectateurs.
L’affiche de ce premier « Monsters Of Rock » français est pourtant bien alléchante :
IRON MAIDEN en tête d’affiche et le grand retour de TRUST en Spécial Guest.
- 1985 Trust désabusé par l’échec de l’album Rock N Roll et les conflits internes split, c’est un coup de massue pour la Metal français qui perd son « chef de file majeur ».
- 1988 Trust se reforme en grande pompe sous l’impulsion des Américains d’ANTHRAX et de la reprise d’Antisocial qu’il souhaite enregistrer sur l’album State of Euphoria.
Pour cette première date, Helloween et Anthrax ouvrent les hostilités en proposant une magistrale leçon de speed mélodique et de Thrash Metal afin de chauffer la salle et préparer l’arrivé tant attendu de TRUST.
Quand sonne les premières notes de « Paris by Night » la tension est déjà à son comble, le public est présent pour Maiden mais aussi pour Trust. L’ambiance va encore monter d’un cran lorsque Bernie va annoncer à la fin du titre que le concert est enregistré en vue d’un 1er album Live.
Quand « sors tes griffes » est lancé le public aussi sort ses griffes pour donner la réplique à Bernie.
« Saumur » autre moment très fort ou le couplé est « hurlé » par 16 000 voix, Bercy chante et « pisse sur Saumur le fief du bourgeois » ; c’est Intense, Magique, Magnifique !
Pour « Ton dernier Acte» réorchestré en hommage à Bon Scott, l’émotion sera à son comble quand le public scandera « AC/DC » à l’unisson pendant le morceau, un frisson envahi la salle entière et Bernie ému fini avec le public « ce type était mon pote ».
« Le sauvage », un titre que j’adore et magnifiquement interprété.
Si Trust a misé la sécurité en basant sa Set-list sur ses 3 premiers albums, des surprises seront de mises avec « Par Compromission », « I shall return », « Surveille ton look » et « Paris » permettant de constater que les titres de l’album Rock N Roll sont loin d’être si mauvais, voire très agréables en version Live.
L’élite sur un tempo élevé enflamme la salle pour une version allongée permettant à Nono de nous délivrer de magnifiques solos nuancés.
Pour le final « Antisocial », je laisse libre court à vos inspirations pour imaginer la folie qui résonne encore, un nouveau moment fort, indescriptible, laissant les émotions et la passion prendre le dessus.
Près d’une heure plus tard, c’est le triomphe et le bonheur d’avoir participé à ce moment privilégié…
En résumé, tous les ingrédients étaient réunis pour faire de ce concert une réussite, un public qui mange dans la main du groupe, un chanteur alliant puissance et charisme, n’hésitant pas à provoquer la foule en scandant « à Marseille, ils étaient dix fois moins nombreux que vous, ils gueulaient dix fois plus fort, vous charriez ou quoi ? »
Un guitariste de haute volée, des interventions très réussies de Vivi au chant, une rythmique béton, des titres connus de tous, et surtout la joie palpable des spectateurs de retrouver un groupe ayant marqué toute une génération.
TRUST revenait aux affaires pour récupérer sa couronne et régner à nouveau sur le Métal Français, Paris By Night restera le témoignage de cette époque, éclipsant littéralement Helloween et Anthrax.
Ce concert restera gravé dans nos mémoires et la soirée n’était pas encore fini, il restait à venir IRON MAIDEN !
Cet album Live, indispensable pour tout amateur du groupe, retranscrit à merveille l’ambiance de ces deux soirées. Ce soir-là, un public et un groupe était en osmose, heureux de se retrouver et de se donner sans compter.
La suite des aventures sera une autre histoire, « En attendant » ( titre prémonitoire ?) sera le mini album 8 titres transitoire en attendant un album qui ne viendra jamais !
Les tensions entre Bernie et Nono referont vite surface pendant cet enregistrement entrainant le deuxième split du groupe 1 an après la reformation !
@Franck
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