Projet monté il y a une dizaine d’années par le bassiste Greg T. Walker qui œuvra dans Blackfoot puis Lynyrd Skynyrd, Two Wolf est un groupe de hard rock teinté de southern rock dans la lignée de Blackfoot et Black Label Society.
Epaulé par des musiciens de talent, Greg T. Walker peut revenir à ses racines. En effet, il s’est adjoint les guitaristes Kris Bell et Lance Lopez, deux musiciens talentueux qui ont déjà de belles carrières solo à leur actif.
Lance Lopez a même joué avec le Supersonic Blues Machine de Kris Barras, Kenny Aronoff et Fabrizio Grossi.
Autant dire que les guitares tiennent une place prépondérante dans cette musique qui sent bon le sud des Etats-Unis, les riffs saturés, le chant éraillé et les mélodies arrosée à la téquila et au whisky.
On ne va pas s’en plaindre étant donné ce qui peut sortir d’insipide de nos jours…
En écoutant ces onze morceaux, on n’est pas déçu, puisque le quatuor nous offre exactement ce que nous attendions : une musique qui prend aux tripes et qui évoque le désert : « Will I Believe » au chant rocailleux et aux guitares qui claquent comme des coups de Winchester.
Des morceaux basés sur des riffs qui emportent tout sur leur passage : l’énorme « Keep On Movin’ » qui n’est pas sans rappeler Blackfoot ou le mid-tempo « Livin’ For Tomorrow » aux fortes senteurs de Molly Hatchet.
Il n’est pas besoin de chercher loin les influences des quatre musiciens qui puisent aussi bien dans Lynyrd Skynyrd pour les mélodies « Traveler » et « Romeo » que dans le hard rock pour la puissance, voire la culture amérindienne pour le superbe « Great Spirit » qui nous ramène à ce que fut Blackfoot dans les années 1980.
L’âme de ce grand groupe n’est pas loin, puisque Two Wolf reprend trois de ses morceaux.
Tout d’abord le puissant « Too Hard To Handle », qui est sans aucun doute l’un de leurs meilleurs morceaux, mais aussi « Diary Of A Working Man », dans une version assez différente que la paire de guitaristes s’approprie parfaitement.
Ces deux chansons, tirées de Marauder (1981), l’album le plus hard rock de Blackfoot, s’intègrent bien à cet album de Two Wolf.
Enfin, « Fox Chase », extrait de Tomcattin’ (1980) dans une adaptation plus hard rock, moins country, surtout amputée de son introduction inimitable par Shorty Medlocke.
Une nouvelle fois, les guitaristes s’en donnent à cœur joie, en s’appuyant sur une section rythmique impeccable.
Pour finir en beauté, et toutes proportions gardées, Two Wolf s’offre sa power ballad à la « Free Bird », avec cette magnifique « The Blessed And The Cursed » qui permet aux deux guitaristes de nous montrer tout leur talent en partant dans des soli magnifiques.
Two Wolf est un album chaud comme la braise, qui ravira tous les amateurs de southern rock et qui reprend le flambeau là où Blackfoot l’a laissé.
Et ne me parlez pas de ce cover band qui tourne avec ce nom !
@ Denis Labbé
