🔴 [Chronique] Burning Witches – Inquisition (2025) par Le Doc. 🔴

4.9
(29)

Paru le 22 août 2025 via Napalm Records, Inquisition s’impose comme un nouveau manifeste enflammé du heavy metal.

En six albums, Burning Witches a prouvé qu’elles n’étaient pas un simple « coup marketing all-female », mais bien l’une des formations les plus solides, intègres et inspirées du metal européen.

Avec Inquisition, elles signent leur disque le plus sombre, le plus intense, le plus audacieux. L’heure du sabbat a sonné… et elles sont venues pour juger.


Le titre ne trompe pas : Inquisition ne parle pas de soumission, mais de révolte. Ici, ce sont les sorcières qui mènent l’interrogatoire.

Le disque évoque les grandes persécutions de l’Histoire, le poids des dogmes, les violences faites aux femmes, mais toujours à travers le prisme du metal guerrier et cathartique.


Le morceau d’ouverture, « Sanguini Hominum », pose les fondations d’un album pensé comme un rituel, avec son intro lugubre, presque cinématographique, avant d’enchaîner sur « Soul Eater », riff tranchant, double pédale en furie et un refrain épique à hurler sous les étoiles.

La voix de Laura Guldemond, plus habitée que jamais, domine l’ensemble : une prêtresse au micro, une furie mélodique qui canalise à la fois Doro, Rob Halford et King Diamond.


Musicalement, Inquisition est une lettre d’amour au heavy metal classique, sans tomber dans le mimétisme.

On y retrouve des clins d’œil à Judas Priest, Iron Maiden, Warlock, avec des guitares jumelles (Romana Kalkuhl / Courtney Cox) qui balancent riffs tranchants et soli flamboyants.

Les titres « Burn In Hell », « In For The Kill » ou « Mirror, Mirror » offrent des cavalcades épiques, tantôt rapides, tantôt pesantes, mais toujours servies par une production cristalline et massive signée V.O. Pulver.


Mais Inquisition ne se contente pas de dérouler la formule : il y a une recherche d’ambiance, une dramaturgie nouvelle.

« The Spell Of The Skull » est un moment fort du disque : lente montée en tension, atmosphère ésotérique, refrains martelés comme des incantations.

Quant à « High Priestess Of The Night », elle offre un pur moment de power metal mystique, à la frontière de l’occulte et du sacré.


L’un des aspects les plus marquants de cet album, c’est sa dimension symbolique. Le groupe assume pleinement une esthétique « witchy », mais avec conscience et profondeur. Ici, la sorcière est une métaphore de la femme libre, insoumise, persécutée pour sa différence un parallèle poignant avec notre époque.

Ce n’est pas juste du folklore : c’est un cri de guerre, un appel à brûler les carcans, pas les femmes.


Avec Inquisition, Burning Witches réussit à conjuguer le fond et la forme, à proposer un heavy metal solide, cohérent, mais aussi habité par une vision, un propos, une âme.


Inquisition n’est pas un simple album. C’est une cérémonie, une déclaration, une affirmation. Burning Witches y confirme qu’elles sont plus qu’un groupe de metal : un symbole de puissance, de ténacité et de passion.


Alors que tant de formations s’essoufflent ou se répètent, elles tracent leur route, torches levées, avec une foi inébranlable dans le pouvoir du riff, de la sororité, et de l’acier fondu.


Qu’on se le dise : les sorcières sont là, elles jouent fort, elles chantent haut, et elles ne demandent pas la permission.

Inquisition n’est pas une invitation. C’est un jugement dernier… en 12 pistes. Et nous, métalleux et métalleuses, on signe à deux mains.

Note 17/20

Stay Tuned

Doc Olivier


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