👉 [Chronique] – Cobra Spell : 666 (2023) by Denis Labbé.

4.4
(65)

Après deux EP de quatre titres sortis l’année dernière, les Néerlandaises de Cobra Spell publient leur premier album sur le label Napalm Records. Précédées d’une bonne réputation alimentée par les réseaux sociaux, les musiciennes nous livrent un album de hard rock carré, efficace, chaud et entraînant.

Les paroles frappent par les thèmes abordés : le sexe, l’amour et le satanisme (de façade, bien entendu) renouant en cela avec les années 1980, tout en y ajoutant une touche moderne : le féminisme.

1.   666
2.   S.E.X.
3.   Satan Is A Woman
4.   Hotline 666
5.   Bad Girl Crew
6.   The Devil Inside Of Me
7.   Fly Away
8.   Love = Love
9.   Love Crime
10. Warrior From Hell
11. You’re a Cheater
12. High On Love

Cette inversion des valeurs, qui n’est pas sans rappeler Girlschool et surtout Rock Goddess, est soutenue par une musique résolument hard blues, gorgée de riffs efficaces : le groovy « Satan Is A Woman » ou l’enlevé « Love Crime » qui nous ramène quarante ans en arrière, et de refrains fédérateurs : l’efficace « Love = Love », le plus heavy « The Devil Inside Of Me » ou encore l’excellent : « Bad Girl Crew » sur lequel les voix qui se répondent apportent une originalité et un swing vraiment appréciables.

Si Cobra Spell n’invente rien, le groupe puise aux sources du blues : « S.E.X. » et du hard américain le plus torride : « You’re a Cheater », en faisant preuve d’un réel sens de l’humour : « Hotline 666 » se moque en effet des services téléphoniques de rencontre et de sexe.

Les deux guitaristes Sonia Anubis et Noelle dos Anjos livrent une jolie prestation rythmique, tandis que Kristina Vega parvient à nous communiquer son enthousiasme grâce à sa voix médium et agressive.

L’assise rythmique de Roxy Herrera et Hale Naphtha fait son travail, permettant aux chansons de se développer avec brio.

Certains pourront critiquer le manque d’inventivité du groupe, mais ce n’est pas le but recherché. Cobra Spell joue un hard dans la lignée de Twisted Sister, Babylon A.D. voire les premiers Kiss, un hard rock ancré dans la tradition, joué avec exaltation et sans prise de tête.

La production va droit au but, tout en apportant une bonne dose de finesse, notamment dans le travail des voix. Quelques nappes de claviers viennent colorer certains titres, tandis qu’un saxophone s’invite sur « Love = Love ». Saluons donc ces choix judicieux et ne boudons pas notre plaisir.

666 est un album hautement recommandable pour tous les amateurs de hard rock classique qui ont envie de faire la fête.

@ Denis Labbé


Denis Labbé
Chroniqueur
A propos :  Ecrivain et chroniqueur, Denis a plongé dans le metal dès l’adolescence. Il a vite compris qu’il faisait moins de bruit en écrivant qu’en chantant.

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