👉 [Chronique] – Love Battery – Between the Eyes (1992) by Denis Labbé.

Formé en 1989 à Seattle, Love Battery doit son nom à un titre des Buzzcoks extrait de leur album Another Music in a Different Kitchen (1978).

Comme beaucoup de groupes du mouvement grunge, il signe quelques mois après sa naissance sur le label Sub Pop qui publie le 45 t « Between the Eyes/Easter ».

Quelques changements de personnel plus tard, c’est le Ep 7 titres Between the Eyes qui voit le jour en 1990, avant d’être augmenté en LP deux ans plus tard grâce à l’ajout de trois nouveaux morceaux.

Fortement influencé par le rock psychédélique, Love Battery propose une musique pleine de finesse, aux guitares souvent déformées par des effets de delay et de reverb, ce qui donne des ambiances planantes comme sur « Orange » ou la reprise de Pink Floyd : « Ibiza Bar ». La voix hallucinée de Ron Nine apporte une touche supplémentaire à ces morceaux variés et pleins de finesse.

Love Battery s’inscrit à part dans cette mouvance grunge en puisant également dans la scène punk anglaise et le proto-punk à la MC5 pour nous livrer des titres directs, dominés par la basse et des riffs distordus : l’hypnotique « 65 », le lent « 2 and 2 » ou le torturé « Before I Crawl », aux chœurs typiquement punks. L’auditeur est transporté dans des univers riches et variés, dont chaque morceau est ciselé avec soin afin qu’il ne s’ennuie jamais.

Privilégiant le riff à la démonstration technique, le groupe nous entraîne dans un monde bien plus fin qu’il n’y paraît, comme l’attestent le titre phare « Between the Eyes » qui se révèle être un morceau accrocheur, le captivant « Easter » qui n’est pas sans rappeler Warrior Soul ou le plus complexe « Shellshock » qui combine parfaitement les différentes sources du groupe.

Passé quelque peu inaperçu dans nos contrées, Love Battery jouit pourtant d’une jolie réputation aux Etats-Unis. Il serait temps de lui redonner une chance par chez nous.

@ Denis Labbé

Denis Labbé

Chroniqueur

A propos :  Ecrivain et chroniqueur, Denis a plongé dans le metal dès l’adolescence. Il a vite compris qu’il faisait moins de bruit en écrivant qu’en chantant.

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